JUSTE UNE QUESTION D'EAU
Il y a deux jours,
j’étais à une projection du film « Au centre de la terre, des puits et des
hommes », d’Ingrid Patteta, organisé par le réseau Projection (réunissant
les Professionnels Juniors de l’assainissement dans les Pays en voie de
développement) dans le magnifique Pavillon de l’eau de Paris.
Le thème de la soirée portait donc sur l’eau, le film en
question s’intéressant au savoir- faire des puisatiers traditionnels au Niger.
Au cours d’une discussion tout à fait informelle, plus tard
dans la soirée, se posait une question : la priorité n’est elle pas que
les gens aient accès à l’eau, que celle- ci soit potable ou non ? La
question peut paraître choquante il est vrai, mais il est une réalité aussi que
dans certains endroits du monde, assurer, techniquement, la potabilité de l’eau
n’est pas chose aisée, loin s’en faut...
En y repensant, plus tard, je me remémorai la conversation
que j’ai eu il y a quelques semaines avec un client de la Bioccop où je travaille. Ce monsieur a en effet l’habitude de nous acheter,
chaque semaine, entre 10 et 15 bidons de 5 litres d’eau minérale, parfois plus.
Je l’informai, avec le plus de tact que je pouvais, que d’ici quelques temps,
nous ne commercialiserions plus de bouteilles d’eau minérale, en raison des
effets écologiques désastreux que suscite l’habitude de consommer de l’eau en
bouteilles plastiques (en effet, la quantité d’eau nécessaire pour produire une
bouteille d’eau est bien supérieure à ce que contiendra ladite bouteille par la
suite, sans compter le nécessaire transport des palettes, couvertes de
nombreuses couches de film plastique, d’une épaisseur plus ou moins importante,
etc...). Je lui demandai donc s’il avait connaissance des différentes solutions
de filtrage d’eau, ce qui à quoi il me répondit que tout cela ne le
convainquait pas, ce que d’empressa de corroborer une cliente qui attendait non
loin son tour de passer à la caisse, en raison...du caractère « non vivant »
de l’eau filtrée. J’avoue que je me suis alors trouvée quelque peu
décontenancée. Je n’avais jamais réfléchi au caractère « vivant » ou
non de l’eau que je consommais. Renseignements pris, il semblerait qu’il
s’agisse entre autres d’une question d’ « énergie » de l’eau...
Y aviez vous déjà pensé à tout cela ?!!
Quoi qu’il en soit, je n’ai pu m’empêcher de révéler à ce
monsieur que dans certains pays, on boit une eau très « vivante », et
que cela n’est pas nécessairement recommandé : pas « vu à la
télé » ou quoi que ce soit, mais testé personnellement au Niger !
Embarrassé, peut être même soûlé par mes questions fort impertinentes, le monsieur s’en est
allé.
Décidément, question eau, chacun sa m****, euh ses
soucis !
Pour information, le film « Au centre de la
terre » sera très prochainement visible, le 14 avril sur la Péniche Anako,
à Paris, à 19h, et aussi (que dis-je surtout ! Venez nombreux !)
dans le bar le Lieu- Dit, 6 rue Sorbier, Paris 20ème), le samedi 18
avril lors de l’Après- midi nomade organisée par l’association Timidouwa,
amitié Niger, de 16 h à 19h...