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15 mars 2009

LE BIO SOUS LES ROUES DE LA FORMULE 1

Article de Libé du 10/03/2009

Le projet d’un circuit de Formule 1 à Flins, dans les Yvelines, sur des terres destinées à l’agriculture biologique, figure en bonne place sur la carte de France des projets «grenello-incompatibles» établie par le collectif d’ONG l’Alliance pour la Planète. Sur le Web, les opposants à ce projet cher à François Fillon s’expriment (www.collectif-flinssansf1.org). Extraits.

 

Hélène Danel, coordinatrice du collectif Flins sans F1.

 

« Notre collectif s’est créé dans l’urgence en décembre 2008 pour lutter contre le projet d’implantation d’un circuit de F1 sur les communes de Flins et des Mureaux. Sur ces terrains se trouve le deuxième plus grand captage d’eau d’Ile-de-France qui alimente près de la moitié des Yvelines et des Hauts-de-Seine.

 

Ces terrains ont été vendus par la ville de Paris pour un grand projet d’agriculture biologique porté par la région Ile-de-France avec l’Agence des Espaces verts. En 2006, dans un dossier de presse, le conseil général vantait d’ailleurs les Yvelines comme un éco-département et s’engageait à protéger ce captage d’eau. Deux ans plus tard, son président, Pierre Bédier, promeut un projet de circuit de Formule 1 !

 

«Pour le projet d’agriculture bio, trois agriculteurs - un céréalier et deux maraîchers - ont été sélectionnés. Ils ont donc signé leurs baux et payé la location des parcelles pour apprendre quelques jours plus tard que les terrains venaient d’être classés en Zone d’aménagement différé, fin octobre 2008, ce qui signifiait que l’on changeait leur destination. Les terrains ont été préemptés par l’Etablissement public foncier des Yvelines en décembre 2008 en vue de la construction du circuit de F1.

 

«Ce projet du conseil général, des maires de Flins et des Mureaux est soutenu par le Premier ministre, François Fillon, passionné de sport automobile et administrateur des 24 heures du Mans, et par le groupe Lagardère.

 

«Le Collectif Flins sans F1 regroupe aujourd’hui plus de 400 associations de riverains et de protection de la nature, locales (comme Ile-de-France Environnement) et nationales (Greenpeace, WWF, Réseau Action Climat, Agir pour l’Environnement, The Earth Organization). Le réseau des Amap Ile-de-France, des Biocoops, des municipalités, des élus, et de nombreux citoyens sont eux aussi associés.

 

«Nous sommes opposés au projet pour plusieurs raisons. Contraire au Grenelle de l’Environnement, il constitue un gaspillage d’argent public en pleine crise économique. Le conseil général est prêt à dépenser plus de 150 millions d’argent public pour un projet dont l’avenir est pour le moins incertain. Pierre Bédier fait miroiter des retombées économiques faramineuses : 63 millions d’euros pour un Grand Prix -  soit un minimum de 4 500 emplois. Nous en doutons beaucoup : tous les Grand Prix sont déficitaires ; Max Mosley, président de la Fédération internationale de l’automobile, a lancé un cri d’alarme sur la viabilité économique de ce sport, et le Grand Prix d’Allemagne risque de ne plus avoir lieu faute de subventions publiques…

 

«La crise automobile est structurelle et l’image qui est maintenant valorisée sur le plan sociétal est celle de la voiture économe. Pour assurer des emplois pérennes dans ce secteur, il faut investir dans la voiture propre qui n’a pas besoin d’un circuit sale pour exister. D’ailleurs, Renault s’est déjà engagé à fabriquer à Flins sa future voiture électrique avec l’aide de l’Etat, de la région et du département.

 

«Il faut investir dans des domaines résolument tournés vers l’avenir et respectueux de l’environnement, fortement créateurs d’emploi comme la rénovation du bâti ancien, les énergies renouvelables, etc. Nul besoin de sacrifier le foncier agricole pour faire du développement économique sur ce secteur. Gardons le projet d’agriculture bio afin de protéger et même améliorer la qualité de l’eau à un moindre coût. Des études ont montré qu’il revient 27 fois moins cher de protéger les sols que de retraiter l’eau pour avoir une eau potable de qualité.

 

«Un circuit de F1, c’est aussi des nuisances sonores à des kilomètres à la ronde, un bilan carbone désastreux, 8 400 tonnes de CO2 liées à l’organisation d’un Grand Prix (étude faite à Spa, en Belgique, en 2007 sur une journée), une pollution atmosphérique accrue, des routes saturées, etc. Et cela la plus grande partie de l’année, car il faut essayer de rentabiliser le circuit par des manifestations diverses sur environ 200 à 250 jours par an.»

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